Spectacle

Résumé

Dix personnages prisonniers volontaires sur une île, tous coupables dans le passé de crimes impunis, et une étrange série de meurtres dont chacun tente de résoudre l’énigme. Ici pas d’inspecteur solitaire éclusant des litres de café dans une ville de province scandinave, ni de grande mégapole américaine à sillonner à l’arrière d’une Lincoln avec chauffeur. Simplement dix individus réunis dans un huis clos implacable au décor pluvieux et brumeux. A priori, le polar repose sur des ressorts antinomiques à ceux du théâtre classique dans lequel la tension et l’humour naissent d’une connivence avec le spectateur qui en sait plus que les personnages. Dans l’intrigue policière, c’est l’inverse : le spectateur est emporté et manipulé jusqu’à la révélation finale.

Note d’intention de robert sandoz

Lors de mon immersion dans l’oeuvre d’Agatha Christie, j’ai été fasciné par une thématique forte: la culpabilité et son absence de lien avec la morale. Mais la romancière anglaise traite de cette question de manière originale. Chez elle, l’identité du criminel importe peu. Plusieurs personnages auraient pu commettre le crime. Ils se mettent même parfois à plusieurs pour passer à l’acte! Des personnages innocents déclarent qu’ils auraient tout aussi bien pu être coupables. Le criminel est souvent celui auquel le lecteur accorde sa confiance. On peut ressentir une grande empathie pour un coupable et trouver au contraire l’enquêteur un peu distant. Les cartes sont très mélangées. A l’image du monde, Agatha Christie sait rester complexe et évite le manichéisme trop réducteur. Nous voici au coeur d’un point important du roman policier: la responsabilité et la manière de l’assumer dans sa vie. Nous ressentons tous le besoin de savoir qui est passé à l’acte et qui est innocent. Ce besoin est-il mû par une soif de justice seulement? Qu’est-ce qui nous fascine? L’habileté du coupable ou celle de l’enquêteur? Qu’est-ce qui pousse à franchir la ligne?
Le spectateur part à l’exploration cathartique de nos parts sombres. Agatha Christie nous a laissés tous les indices pour que nous les trouvions, et pourtant….

Equipe

« Et il n’en resta plus aucun », d’après Dix Petits Nègres d’Agatha Christie

Adaptation & mise en scène: Robert Sandoz
Jeu: Anne Bellec, Giovanni Calò, Michel Cassagne, Jean-Jacques Chep, Anne-Shlomit Deonna, Nathalie Jeannet (en alternance avec Anne-Catherine Savoy), Thomas Matalou, Joan Mompart, Thierry Romanens et Philippe Soltermann
Traduction: Odile Cornuz
Lumières & vidéos: Stéphane Gattoni
Scénographie & accessoires: Nicole Grédy
Univers sonore & musical: Olivier Gabus
Costumes: Anne-Laure Futin
Dramaturgie: Laure Fallet
Assistanat à la mise en scène: Thomas Matalou
Réalisation des décors: Ateliers de Carouge
Administration: David Junod (Théâtre de Carouge) et Nina Vogt (L’outil de la ressemblance)

Coproductions: Théâtre de Carouge – Atelier de Genève, L’outil de la ressemblance

L’outil de la ressemblance est bénéficiaire d’un contrat de confiance avec les Villes de La Chaux-de-Fonds et de Neuchâtel ainsi que d’un partenariat avec le Canton de Neuchâtel. Le spectacle Et il n’en resta plus aucun est soutenu par JTI et Genève Aéroport, CORODIS, Loterie Romande, Canton de Neuchâtel, Ville de La Chaux-de-Fonds, Ville de Neuchâtel, Ersnt Göhner Stiftung et Schweizerische Interpretenstiftung