Spectacle

D’acier

Résumé

Anna et Francesca ont treize ans, presque quatorze. C’est l’été à Piombino, ville désolée de Toscane bien loin de l’image de carte postale. Leur quotidien : des plages marécageuses, des barres d’immeubles insalubres et surtout l’aciérie, personnage monstrueux qui engloutit jour et nuit tous les hommes du coin. Les hommes, ils ne sont pas à l’honneur. Le père d’Anna est un fantôme, un voyou du dimanche qui réapparait quand ça lui chante. Celui de Francesca épie sa fille aux jumelles pendant qu’elle joue sur la plage, obsédé par ce corps qui se transforme, irrémédiablement. Mais Anna et Francesca, éclaboussent toute cette laideur de leur jeunesse insolente. Elles rêvent. D’être écrivain ou femme politique pour l’une, de passer à la télé de Berlusconi pour l’autre, ou simplement d’aller ensemble, pour la première fois, à l’île d’Elbe, inaccessible et pourtant à quelques brasses de leur cité plombée. Autour d’elles, il y a aussi le grand frère d’Anna, Alessio, Apollon échoué au royaume d’Hadès, déjà usé à vingt ans par des années passées au haut fourneau. Sandra, leur mère, la militante d’extrême gauche, qui se maudit d’aimer, malgré tout, son vaurien de mari. Rosa, enfin, la mère de Francesca, la petite calabraise arrachée à son village par Enrico, cet homme fruste qui les enferme dans sa folie et qu’elle ne quitte pas. D’acier pourrait n’être qu’un portrait social sombre d’une Italie de banlieue, de laissés pour compte sans envergure, pauvres humains tentant de se dépêtrer d’un monde qu’ils n’ont pas vu venir. Il est bien plus que cela. L’ acier est constitué d’au moins deux éléments. Le roman aussi : d’une réalité désespérante et d’une petite poésie qui s’élève malgré tout.

Notes d’intention de robert Sandoz

Il y a ce que je suis et ce que je voudrais être. Il y a ce que j’étais et ce que je deviens. Et il y a ce moment charnière où pour la première fois on se rend compte que les choses ne reviennent pas systématiquement, cette heure où l’on découvre ce qui reste et ce qui ne reste pas. La vie n’est plus un cycle mais une course en avant. L’instant des premiers obstacles, des premiers échecs qui, un à un, nous sculptent. L’adolescence connaît cet instant : l’enfance perdue et le futur qui résiste. L’horizon si ouvert commence à se rétrécir, choix après choix. Les amis sont moins nombreux, les désirs sont entachés. Au coeur de cela, un corps qui explose, qui exulte, pour le meilleur et pour le pire, sans concession car il est l’ultime refuge, la seule certitude. Il y a ce que je suis et mon regard altéré sur ce que je crois être. Atteindront-ils l’île d’Elbe à la nage? L’avons-nous atteinte? Ou peut-être avons-nous juste cette bizarre impression que l’île recule un peu plus à chaque brasse, à chaque coeur que l’on embrasse. Pour rendre compte de ma jeunesse et de la leur, il fallait mettre le comédien au centre du dispositif, le rendre réactif, créateur et multiple. Un décor à son service, à l’image d’une chambre d’adolescent dont l’horizon est bouché par l’avenir métallique de l’usine oppressante. Des costumes que l’on change systématiquement, preuve de l’importance de l’image. Une musique évitant les clichés, mélangeant les styles, l’adolescence étant notre plus beau moment de mélange et d’éclectisme.

Equipe

« D’acier », d’après le roman éponyme de Silvia Avallone

Mise en Scène & adaptation: Robert Sandoz
Jeu: David Casada, Océane Court, Marion Duval, Noé Favre, Rachel Gordy, Lola Riccaboni, Simon Romang Lumières & vidéo: Stéphane Gattoni
Univers musical & sonore: Olivier Gabus
Scénographie & accessoires: Nicole Grédy
Costumes: Anne-Laure Futin
Assistanat à la mise en scène: Cécile Bournay
Construction des décors: Xavier Hool
Photos: Guillaume Perret
Administration: Nina Vogt

Production L’outil de la ressemblance
Coproduction Théâtre du Loup, Théâtre Benno Besson, Spectacles français

L’outil de la ressemblance est bénéficiaire d’un contrat de confiance avec les Villes de La Chaux-de-Fonds et de Neuchâtel ainsi que d’un partenariat avec le Canton de Neuchâtel. Le spectacle D’acier est soutenu par la Loterie Romande, Pro Helvetia, Pour-cent culturel Migros (national et du canton de Vaud), la Fondation du Casino de Neuchâtel, CORODIS, La Fondation Pierre Mercier, le Fonds d’encouragement à l’emploi des intermittents genevois (FEEIG) et le CFA des comédiens.

Extraits du spectacle

Dates passées